CPPE

          Pour démontrer la ludicité du jeu dans le sérieux de notre vie, il nous reste un dernier point crucial à aborder : le jeu dans la vie quotidienne de l'humain adulte. En effet, notre société actuelle est basé sur le jeu, bien qu'on ne remarque pas forcément ça présence.

          Tout d'abord, nous retrouvons la ludicité du jeu dans le travail, puisque celui ci nous donne un rôle qui nous offre de multiples fonctions et responsabilités. Dans son cercle professionnel, l'homme cherche de cette manière à apparaître comme quelqu'un de sûr, ce qui lui permettrait une progression. De plus, le travail en groupe introduit une notion de compétition qui est la même que celle des jeux pour enfants, le but du jeu sera alors de surpasser les autres. Il y a un désir de dépassement de soi que l'on retrouve toujours dans les activités ludiques, le jeu permet donc de prendre confiance, et en cas d'échecs d'accepter plus facilement la défaite. Cela permet aussi, à un patron par exemple, de créer une motivation supplémentaire en donnant à ses collaborateurs un désir du travail plus important et un objectif à atteindre.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Si le but du travail est de se surpasser, celui-ci change de rôle lorsque nous sommes au contact de connaissances ou d'amis. Notre dessein est alors celui de plaire, de bien paraître. Le bien paraître en société est un sujet qui fut repris de nombreuses fois par les écrivains et philosophes puisqu'il introduit le thème du masque, qui rejoint le jeu du faire semblant. Nous pouvons relever ainsi, par exemple la comédie classique Le jeu de l'amour et du hasard, célèbre chef-d'oeuvre de l'écrivain et philosophe des Lumière Marivaux, publié en 1730, et dans laquelle l'héroïne, qui doit être mariée, décrit dans une tirade le comportement de nombreux maris qui apparaissent en société d'une éducation admirable mais qui adoptent une attitude tout à fait différente dans la sphère privée. L'homme y est présenté comme un acteur, il joue afin de convenir à l'opinion public, c'est un jeu auquel personne n'échappe mais qui ne semble pas, lorsque nous le réalisons, être un jeu.

Pourtant, nous changeons de personnage lorsque nous nous retrouvons dans le cercle familial et, nous changeons ainsi de but, puisque la priorité devient le bonheur de notre entourage, prendre soin de celui-ci.

 

           Ainsi, dans Des blessures et des jeux, Manuel d'imagination libre, Severine Auffret décrit la vie comme "un défi impossible" et "un drôle de jeu" (p.11-13), cette interprétation permet de placer notre vie sur un autre plan, celui du jeu qui, dit-elle, permet "de panser les blessures que le réel nous prodige, dans une intarissable libéralité". Le jeu est, dans notre vie, un moyen de mettre à distance les difficultés du quotidien afin de mieux les affronter.