top of page

Pourquoi le jeu est-il une nécessité ?

          Le jeu est un phénomène universel et un droit de l'enfant. Il s’agit d’une activité spontanée, gratifiante et amusante qui offre de nombreux bénéfices.

 

          Il aide tout d’abord les enfants à développer des habiletés à la base de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et des mathématiques. Dans la mesure où le jeu joue un rôle dans la formation du Moi et dans le développement de l'intelligence, sa fonction est fondamentale dans les procédures d'apprentissage. C'est essentiellement depuis la scolarité obligatoire que l'adulte a découvert que le jeu pouvait avoir un rôle pédagogique. Le jeu est “ éducatif ”, mais quand il est utilisé à l’école comme méthode d’apprentissage, l’enfant n’est pas dupe ! Il comprend bien que ce jeu-là, c’est du travail !

           Le jeu offre également des opportunités de socialiser avec des enfants du même âge, d’apprendre à comprendre les autres, de communiquer et de négocier. Winnicott,  pédiatre,  psychiatre et psychanalyste britannique du XXe siècle, dit que l'enfant joue pour établir des contacts sociaux : "le jeu fournit un cadre pour le début de relations affectives et permet donc

aux contacts sociaux de se développer." L’enfant joue avec les autres à partir de deux ans, même si cela commence par des bagarres. Ils apprennent la différence, le succès, l’échec. Ils apprennent aussi que certains jouets peuvent s’échanger. Le jeu permet d’être seul, mais il permet aussi de vivre avec les autres, d’apprendre les relations humaines. Il y a aussi des jeux où il est seul, mais où il invente des autres, où il raconte des histoires à ses poupées, à ses jouets. Piaget, psychologue suisse connu pour ses travaux en psychologie du développement humain, nous a montré que le jeu est en interaction avec les structures cognitives.

          Le jeu encourage également les enfants à apprendre, à imaginer, à catégoriser et à résoudre des problèmes Il est un moyen de s’affirmer, d’expérimenter et de maîtriser les connaissances et les savoir-faire, d’intégrer la pensée à l’action. Le jeu donne à l'enfant accès à son intelligence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Dans La Maison de Claudine, l'auteur raconte son enfance et notamment dans Epitaphes, le jeu de son frère qui consiste à construire un cimetière pour des  morts imaginaires. La mère interprête cela comme l'expression d'un trouble chez son enfant. Ainsi, il permet enfin aux enfants de s’exprimer sur des aspects troublants de leur quotidien comme des facteurs de stress, des traumatismes, des conflits familiaux et autres dilemmes. Les professionnels qui pratiquent la thérapie par le jeu ont démontré que le jeu est lié aux aspects compliqués de l’existence, incluant le stress, les traumatismes, la dysfonction familiale, la maladie et les autres dilemmes auxquels les enfants font face. La thérapie par le jeu, où les enfants sont encouragés à exprimer leurs émotions et leurs problèmes à l’aide du jeu et de leur imagination, repose sur le pouvoir du jeu dans le but d’exprimer concrètement les inquiétudes des enfants.

          Les enfants vivent dans une époque d’horaires chargés où les attentes envers leur performance sont élevées; nous devrions nous assurer de leur donner le temps et l’espace nécessaires pour découvrir les joies et bénéfices du jeu libre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         

          Cependant, le jeu peut aussi accompagner l’enfant dans certains de ses problèmes de développement.

          L’enfant en situation de handicap est avant tout un enfant, avec les mêmes besoins fondamentaux dont les mêmes besoins de jeu. Le handicap, qu’il soit physique, sensoriel, perceptif ou intellectuel, constitue un frein plus ou moins important dans l’approche que l’enfant peut faire des objets et de son environnement ce qui est une important source de frustration dans ses actions, car il ne peut pas accéder aux jeux de façon aussi naturelle et spontanée que les autres enfants. Les conséquences du handicap dans les premières étapes du développement varient en intensité en fonction du ou des domaines atteints. Dans tous les cas il est nécessaire de soutenir l’enfant en l’encourageant à jouer grâce à un environnement ludique varié, adapté à ses compétences et en évitant les situations qui pourraient le mettre en échec.

 

          Certains troubles peuvent traduire une insuffisance dans les échanges affectifs et la socialisation, une difficulté d'établir une relation avec le monde extérieur. Ainsi on pourra remarquer un détournement ou une absence de réponse par le regard ou le sourire,une pauvreté du jeu. Avant l'âge de trois ans, une déficience de jeu peut entraîner des anomalies du développement dans au moins l'un des trois domaines suivants : le langage, les échanges et attachements sociaux avec des individus, le jeu d'imitation. Dans les cas extrêmes, cela amène à différents problèmes de développement tels que l'autisme, psychose infantile et la trisomie 21.

Donald Winnicott

bottom of page